L’industrie du divertissement est connue pour sa capacité à refléter les goûts changeants des consommateurs et à s’adapter aux modes ultra rapidement. Si vous ajoutez à cela les bouleversements politiques et technologiques auxquels le secteur doit faire face, vous comprenez pourquoi le monde du divertissement est en ébullition permanente.

Ce n’est pas seulement que les contenus doivent répondre aux attentes changeantes des téléspectateurs ; les fournisseurs de divertissement doivent également surmonter les défis liés au moyen de diffusion, au coût et à l’accès du public à ces contenus.

Le vent du changement souffle plus fort que jamais, et c’est dans ce contexte orageux que l’industrie s’apprête à accueillir une année 2020 qui pourrait bien se révéler pleine de surprises.

1. Les comeback

Notre étude sur les tendances de consommation de 2020 montre que l’une des meilleures façons pour une chaîne de générer du buzz autour d’une émission de télévision consiste tout simplement à l’annuler. Or cette déprogrammation provoque parfois une levée de boucliers de la part des fans du programme en question, qui se rassemblent alors sur la toile pour faire part de leur mécontentement à la chaîne. Si le tollé est assez retentissant, le network peut toujours revenir sur sa décision et faire en sorte que l’émission revienne à l’antenne.

Les comeback permettent également de ressusciter les classiques enterrés depuis plusieurs années. Après le retour gagnant de la série Gilmore Girls l’année dernière, nous pourrions bien assister en 2020 à la renaissance d’un programme encore plus populaire : Friends. Fin 2019, Jennifer Aniston a en effet créé la surprise sur le net, d’abord en postant un selfie la présentant aux côtés de ses anciens « colocataires » sur Instagram, puis en laissant entendre qu’ils travaillaient ensemble sur quelque chose de nouveau lors d’une interview avec Ellen DeGeneres.

Entre le 1er octobre et le 11 novembre, nous avons trouvé près de 300 000 posts publics sur Jennifer Aniston et/ou le redémarrage de Friends. Toute information supplémentaire à ce sujet risque fort de faire sensation au cours de l’année à venir.

2. La montée en puissance des films documentaires

En 2019, un certain nombre de documentaires percutants ont été diffusés en ligne, à l’image de ceux traitant du Festival Fyre programmés en début d’année.

Alors que tout le monde ne parle que de la diminution de la durée d’attention et de l’obligation de proposer des contenus courts, ces longues explorations détaillées de sujets sérieux (et parfois moins sérieux) constituent une véritable surprise.

Nous avons ainsi constaté que les documentaires occupaient une grande partie de la conversation sur la télévision en 2019, et que ces plongées au cœur de la réalité pourraient être encore plus appréciées des téléspectateurs en 2020.

3. La qualité l’emporte sur le prix, sauf en France

En étudiant les réponses à notre vaste enquête sur les tendances de consommation réalisée cette année, nous voulions voir ce que les gens attendaient le plus d’une marque de divertissement.

De façon générale, nous avons constaté que la qualité était le critère le plus important, suivi du prix.

Mais les choses deviennent plus complexes lorsque l’on décompose les réponses par pays.

En général, le prix, la qualité et la commodité sont les critères les plus populaires pour les personnes interrogées. En France le prix l’emporte sur la qualité avec respectivement 29 % et 18 % des votes. La même tendance est observée aux États-Unis.

Les personnes interrogées au Mexique et en Espagne sont quant à elles plus enclines à élire la qualité plutôt que le prix, ce dernier étant choisi par seulement 5,8 % et 4,1 % (respectivement) des répondants de ces deux pays.

Dès lors, la perception de la qualité des contenus et du prix à payer semble varier d’un pays à l’autre, et toute marque souhaitant se lancer sur ces nouveaux marchés devrait avoir conscience de ces différences.

4. Le « cord cutting » et la domination du streaming

Début 2019, nous avons observé que le « cord cutting » (ou le fait de « couper le cordon ») était une tendance en plein essor. Elle consiste à « annuler ou renoncer à un abonnement de chaîne de télévision payante ou à une connexion téléphonique fixe en faveur d’un service Internet ou sans fil alternatif ».

Il semble que de plus en plus d’utilisateurs, poussés par le prix, cherchent des alternatives aux sources de divertissement traditionnelles.

Cette observation cadre parfaitement avec notre baromètre social media, qui révèle que les services de streaming ont atteint la première place au troisième trimestre 2019. Cela correspond également à ce que nous avons vu plus haut, à savoir que les répondants français et américains accordent plus d’importance au prix qu’à la qualité en matière de divertissement.

En 2020, de plus en plus d’utilisateurs se tourneront probablement vers de nouvelles façons de consommer du divertissement, et les sources traditionnelles n’ayant aucun plan à proposer aux spectateurs feraient bien de se poser des questions.

5. Représentation à l’écran et critique générale de l’industrie

L’industrie du divertissement n’a jamais autant été sous le feu des critiques, qu’il s’agisse du mouvement grandissant #MeToo, de la controverse autour des choix d’acteurs ou d’actrices, ou du débat autour des représentations en ligne de problématiques difficiles.

Nous espérons que 2020 sera une année passionnante, qui verra fleurir des sorties de qualité et prises de position de l’industrie en accord avec l’époque et le public. Et si le contenu proposé ou la conduite adoptée venait à contredire ces espoirs, Internet, lui, restera à l’écoute.

 

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