Les changements les plus anodins peuvent être accueillis avec le plus haut degré d’hostilité.

Les masses peuvent être têtues. Ces grands groupes d’individus s’habituent parfois à des concepts et les prennent pour acquis après quelques mois d’interaction et d’utilisation. Et quand vous essayez de changer quelque chose qui ressort de leur zone de confort, quelque chose qu’ils connaissent et apprécient, ils se déchaînent.

Le « new coke » a duré 3 mois avant que des centaines de milliers de personnes appellent le siège social de Coca-Cola pour demander l’arrêt de la nouvelle recette. Et je ne me suis toujours pas habituée aux yeux verts de Sonic.

Twitter est actuellement dans une phase de changements. Face à une crise de croissance, un changement drastique dans la direction du groupe était nécessaire.Screen-Shot-2015-11-04-at-4.30.24-PM-1024x298

Le groupe a désormais un nouveau CEO et une nouvelle vision pour le futur. Les backgrounds personnalisés et une toute nouvelle page d’accueil du site démontre cette volonté de changement.

Le 3 novembre dernier, Twitter a annoncé un petit changement qui a pris par surprise ses millions d’utilisateurs.

L’étoile est devenue un cœur, le favori est devenu un like (ou j’aime).

Cette fonctionnalité présente depuis le lancement de la plateforme porte désormais un nouveau nom et une nouvelle icone. Ni plus, ni moins.

Cependant ce changement à priori anodin a déclenché une foule de commentaires, de réactions et d’émotions parmi des utilisateurs passionnés.


I ❤️ you

L’équipe Twitter a déclaré elle même que l’introduction des cœurs est un changement qui va rendre Twitter “plus facile et plus satisfaisant à utiliser”.

Et ils ont raison. Un favori a toujours été une fonctionnalité floue de Twitter qui n’a jamais eu d’utilisation précise.

Nous avons d’ailleurs publié Screen-Shot-2015-11-04-at-4.21.57-PM-1024x368

Un cœur et l’expression « J’aime » sont clairs, compréhensibles. Grâce à Facebook et Instagram, nous savons qu’un Like signifie « J’aime bien ce que tu viens de poster » ou « haha, super post » voire même « Je n’aime pas à proprement parler, c’est une nouvelle importante ».

Nous avons récemment fournit des data à CNET qui montrent que 80 % des 24 000 des tweets à propos de ce changement sont en faveur de celui-ci. Depuis ces données, un flot articles proclamant ‘la fin de Twitter’ a modifié ce pourcentage à 64 %. Mais c’est beaucoup plus que ce que nous espérions à en juger par notre propre Twitter feed.

Même si le cynisme des journalistes et des professionnels du digital domine votre feed, Twitter en général est en fait ok avec ce changement.heartface-1024x458

Depuis son lancement, il y a eu plus de 47 000 tweets (sans compter les retweet) à propos du lancement. Avec un partage 50-50 entre les tweets provenant d’hommes et de femmes.

Mis à part les préférences personnelles, la décision a été critiquée pour un certain nombre de raisons. Tout d’abord, ce changement ne va pas aider Twitter à gérer le problème du harcèlement. Les femmes ayant de nombreux followers ont parfois des tweets blessants, intrusifs voire sexistes.

En forçant les utilisateurs à recommander les posts via l’usage d’un symbole romantique ne va pas forcément améliorer les choses selon certains.


La nature du contenu et des interactions sur les réseaux sociaux change rapidement. Une nouveauté pointe le bout de son nez presque toutes les semaines.

Snapchat a rendu les interactions éphémères, et Yo a réduit un réseau entier à une seule interaction. Quant à Slack, il nous permet de réagir avec des émojis.

Facebook a récemment admit expérimenter avec un possible bouton « Je n’aime pas » (une fonctionnalité qui a été demandé depuis l’introduction du bouton « J’aime »).

Le changement de Twitter du favori au cœur n’est pas un ajout, c’est juste un changement. Un changement qui rapproche Twitter de Facebook. Ce n’est pas forcément une mauvaise chose mais nous ne savons pas, à l’heure actuelle, les répercussions qu’il aura.

Nos données montrent que ce petit changement n’éloigne pas les twittos du réseau. L’avenir nous dira ce qui le fera.