Si le coronavirus n’a fait son apparition que très récemment, il semble déjà cliché de dire que la situation actuelle est des plus incertaine.

La quantité d’informations trompeuses circulant en ligne ne fait que rendre le contexte encore plus anxiogène, à un moment où des nouvelles fiables et des conseils utiles sont plus que jamais nécessaires.

Afin d’illustrer cette tendance, nous avons analysé un certain nombre de fake news publiées sur divers fils d’actualité, allant de l’inoffensif au beaucoup plus dangereux, à l’aide de Brandwatch Consumer Research et BuzzSumo.

Les théories du complot

Grâce à Consumer Research, nous avons mis la main sur une grande variété de théories, en analysant les pics de volume de mentions détectés par Iris, notre assistante IA.

Cette méthode nous a permis de découvrir un certain nombre d’histoires de premier ordre.

Commençons par un cas, certes bien intentionné, mais finalement discutable.

Des cygnes dans les canaux vénitiens

Entre le 17 et le 23 mars, Iris a détecté une explosion du nombre de mentions concernant l’apparition d’animaux sauvages dans les canaux vénitiens résultant du confinement mis en place en Italie.

Un twittos a même écrit que les cygnes étaient « revenus » à Venise.

Mais les photos de cygnes apparaissant sur ces post proviennent en fait des canaux de Burano, une petite île de la grande région métropolitaine de Venise. En effectuant une simple recherche inversée sur Google Images, on obtient davantage d’images des cygnes de Burano. Or ils ne sont pas du tout « revenus ».

Kaveri Ganapathy Ahuja, qui a tweeté ces images, a fait savoir au National Geographic que « le tweet était juste pour partager quelque chose de joyeux durant cette triste époque. »
Elle a ensuite déclaré à la célèbre revue qu’elle ne s’attendait pas à ce que sa publication devienne virale, ni à ce qu’elle provoque un tollé. « J’aimerais qu’il y ait une option d’édition sur Twitter juste pour des cas comme celui-ci. »

Pendant ce temps, un autre twittos affirmait que des dauphins avaient fait leur apparition à Venise.

Le National Geographic a néanmoins démontré que les photos des dauphins « vénitiens » avaient été prises en Sardaigne, en Méditerranée, à des centaines de kilomètres de là.

Les tweets de ce genre génèrent beaucoup d’engagements. Il faut dire qu’ils sont réjouissants, même s’ils ne correspondent pas tout à fait à la réalité. De telles fake news ne sont pas vraiment nuisibles, elles montrent juste que même les histoires les plus innocentes doivent être examinées de près dans des époques comme celle que nous sommes en train de vivre.

Un regard plus sérieux sur les théories autour du Covid-19

Si les exemples qui précèdent ne relèvent pas vraiment du complot, ceux qui suivent se rapprochent un peu plus de l’idée que l’on s’en fait.
Mentions des théories circulant autour du Covid-19

La 5G

Selon certaines personnes, le Covid-19 serait une invention visant à cacher les effets du 5G sur la santé humaine : il s’agit là de l’une des théories les plus répandues, avec 60 300 mentions publiées en date du 16 mars 2020.

Certains individus sont convaincus que la technologie 5G est nocive et vise spécifiquement à leur nuire, à eux et à leur famille ; la conversation est donc très pessimiste (81 % des mentions classées par catégorie de sentiment sont négatives).

La soupe de chauve-souris

La deuxième théorie la plus répandue, qui revient sans cesse dans les pays connaissant de nouvelles flambées de contaminations, est celle qui établit un lien entre le virus et la consommation de chauves-souris ou de soupe de chauves-souris, avec 40 800 mentions.

Ce qui rend cette théorie particulièrement convaincante, c’est que certains médias s’en sont emparés.

Différents utilisateurs et organes de presse, dont le Daily Mail, ont même partagé la vidéo d’une femme mangeant une chauve-souris et de la soupe de chauve-souris. Selon eux, la vidéo avait été filmée dans un restaurant de Wuhan. Il en a résulté une théorie confuse, selon laquelle le Covid-19 résulterait de l’ingestion de chauves-souris, une idée qui a beaucoup tourné sur les médias sociaux.

Mais la vidéo n’a pas été filmée à Wuhan, ni même en 2020 (elle date de 2016). Et si les chauves-souris ont été identifiées comme un porteur potentiel du virus, le lien semble ici assez ténu. Selon BuzzSumo, les médias ont généré 849 000 engagements (interactions) à partir de contenus mentionnant la soupe de chauves-souris et le Covid-19.

Sans oublier…

D’autres théories, parmi lesquelles : le virus a été fabriqué en laboratoire (16 000 mentions) ou mieux : l’ail constitue un remède efficace contre le Covid-19 (12 500 mentions). Or selon l’OMS, il n’existe actuellement aucun remède pour faire face à la pandémie.

En période d’incertitude, la désinformation circule à la vitesse de la lumière. Au sujet de la grippe espagnole, Hannah Mawdsley a écrit dans Wellcome Collection : « l’agent pathogène responsable de la grippe espagnole est resté un mystère et, avec peu de conseils utiles de la part de la communauté médicale, le monde était mûr pour la prolifération des « fake news » ».

La désinformation peut être stoppée

Il est possible de freiner la propagation de la désinformation, en signalant le contenu suspect aux plateformes sociales concernées.

Pour les organisations, il est essentiel de se maintenir informé des allégations trompeuses ou fausses, surtout lorsque ces dernières sont susceptibles de nuire à leur réputation. Participez à notre webinar Fake News : Comment les marques peuvent les comprendre et y faire face jeudi 23 avril à 14h00 pour en savoir plus à ce sujet.